LA COMPAGNIE

En 2003 naît la compagnie avec une drôle d’idée : utiliser la langue des signes pour redonner goût à la lecture. 20 ans plus tard, ce sont plus de 100000 spectateurs qui ont découvert l’extraordinaire potentiel théâtral de cette langue silencieuse.

Ainsi sont nés nos Contes-dits-du-bout-des-doigts (Les Musiciens de la Ville de Brême, La Sorcière du Placard aux Balais, Le Joueur de Flûte de Hamelin). La sobriété du dispositif, le caractère burlesque des voix et des signes qui font immédiatement penser à un dessin animé de Tex Avery, leur synchronisation
parfaite, l’apparente universalité de cette langue étrange, le moment de partage final à la fois drôle et pédagogique, tout a très vite concouru au succès de cette forme.

Avec L’Arbre sans Fin, l’idée de bruitage et d’illustration musicale apparaît. Sobriété, précision et sollicitation de l’imaginaire sont toujours de mise, et les enfants, dès 4 ans, plongent avec ravissement dans l’univers de Claude Ponti.

Avec Goupil, puis Ysengrin, la présence de la musique s’affirme, avec la présence d’un univers sonore entièrement créé au violoncelle. Et c’est toujours avec émerveillement que nous constatons à quel point la juxtaposition d’une langue des signes a priori inconnue du public, d’un texte au vocabulaire soutenu, et d’une partition musicale exigeante mobilisent l’attention des jeunes spectateurs et emportent leur adhésion enthousiaste. Le public Sourd répond également présent et accueille avec avidité et jubilation cette
opportunité rare d’accéder au patrimoine littéraire français.

Avec Le Petit garçon qui avait mangé trop d’olives autofiction d’Isabelle Florido, nous élargissons nos explorations linguistiques en allant aussi vers le poésigne et le visuel vernaculaire, VV (technique narrative gestuelle permettant des récits très cinématographiques) et ouvrons encore plus grand cette porte entrebâillée sur le monde des Sourds.

En 2021, Les Zatipiks explore la musicalité de la langue des signes et son prolongement dansé. Ces portraits d'enfants en chansons et en chansigne est un voyage dans les émotions de l’enfance, une célébration des différences, une invitation à oser être pleinement soi.

En 2023, nous nous adressons pour la première fois aux tout-petits avec AKA, voyage onirique vers les origines du langage qu'il soit gestuel, musical ou verbal.

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Et en 2025, c'est vers les lycéens et les adultes que nous nous tournons en affirmant notre foi en la possibilité de créer collectivement un futur désirable : Papillons éclot, spectacle hopepunk, écoféministe et inclusif (une des artistes au plateau est sourde), antidote à la résignation.

Si notre démarche s’accompagne d’un engagement militant vis-à-vis de la Langue des Signes Française (LSF), reconnue officiellement comme langue à part entière depuis 2005 seulement, et malheureusement encore trop rare dans l’éducation des enfants sourds, il s’agit avant tout d’une exploration linguistique en tant qu’acte artistique.